Le capitalisme d’aujourd’hui doit dans le meilleur des cas être réinventé, afin de garantir un futur dans lequel la planète sera en meilleur santé et les sociétés seront plus justes. Nous allons voir pourquoi et comment cela est possible.
Le capitalisme est un système économique fondé sur la liberté d’initiative et le libre-échange. Il est donc logique que le capitalisme soit attaché au concept de propriété privée des moyens de production (les biens d’équipement) utilisés par le travail dans la recherche du profit. Les entités privées possèdent les facteurs de production, qui sont l’esprit d’entreprise, les biens d’équipement, les ressources naturelles et le travail. Avec les révolutions scientiques et technologiques qui ont suivi l’ère industrielle et le développement de la démocratie dans le monde, le capitalisme a joué un rôle clé dans les « évolutions » des 200 dernières années. Au cours de cette période, le PIB mondial par habitant a été multiplié par plus de 13, tandis que l’espérance de vie moyenne de la population a quasiment doublé (pour atteindre environ 80 ans), tout comme les taux d’alphabétisation dans le monde, en particulier le taux de scolarisation primaire.
Cependant, ces évolutions, et d’autres, ont un prix.
L’effondrement de la biosphère et notre capacité en tant qu’espèce à prospérer sur la planète à moyen ou long terme a été un prix à payer que beaucoup ont ignoré et dont d’autres n’ont pris conscience que récemment. Mais c’est en fait loin d’être le cas. Le capitalisme rémunérant mieux les personnes les plus spécialisées (dans leur travail) ; la population a commencé à se déplacer vers les zones urbaines et côtières.
Entourés de routes asphaltées, de grands bâtiments et mus par une sorte d’esprit de compétition, nous avons commencé à prendre nos besoins fondamentaux pour acquis et notre connexion à la nature a commencé à s’estomper. Jusqu’à un certain point, il en a été de même pour la diversité culturelle, la mondialisation entraînant la standardisation du style de vie, souvent en faisant fi des inégalités et du phénomène d’exclusion sociale.
À mesure que les effets secondaires du capitalisme sont mis en évidence, les gens en parlent davantage et l’expression « capitalisme tardif » devient de plus en plus populaire. En bref, le capitalisme tardif représente la frustration des gens face aux échecs sociaux, environnementaux et même financiers de l’économie capitaliste. C’est pourquoi des termes tels que « consommation éthique impossible dans le système capitaliste » ou « sauver le capitalisme » sont apparus dans les recherches les plus populaires sur Google au cours des derniers mois et années.
Mais examinons les « mauvaises performances » du capitalisme en prenant l’exemple des jeans que nous portons en ce moment. Selon le PNUE, les analyses du cycle de vie, qui prennent en compte la production, la fabrication, le transport et le lavage du coton, montrent qu’il faut 3 781 litres d’eau pour fabriquer un jean.
Cela équivaut à l’émission de 33,4 kilogrammes de carbone environ, ce qui correspond à conduire pendant 111 kilomètres ou à regarder la télévision sur grand écran pendant 246 heures.
Et ces chiffres ne tiennent même pas compte de la pollution de l’environnement (des océans ou de l’eau potable) par les microfibres de plastique qui sont rejetées lors du lavage de ces jeans. Malheureusement, lorsque nous achetons un jean bon marché, ces impacts (et d’autres, comme celui du transport du carbone entre la zone de production et le magasin ou encore les salaires équitables des travailleurs) ne sont pas reflétés dans le prix que nous payons.
Qu’il s’agisse de jeans, de légumes, de meubles, d’appareils technologiques ou de voitures, c’est la même chose. Globalement, nous ne payons pas les impacts environnementaux et sociaux (présents et futurs) de la plupart des produits ou services que nous achetons.
C’est l’un des principaux problèmes du capitalisme : il est axé sur les profits à court terme et la création de richesses, tout en omettant d’inclure les impacts environnementaux et sociaux d’un produit dans sa valeur ou son prix de vente.
En fin de compte, le prix que le marché est prêt à payer pour ces produits est le seul à être pris en compte.