La notion de densité́ occupe une place centrale dans l’histoire des pratiques et théories de l’urbanisme, notamment dans son approche socio-spatiale. Elle est représentée comme un réseau de relations intersubjectives qui se décompose et de se recompose dans le temps et dans l’espace. C’est dans cette perspective qu’elle doit être comprise c’est à dire comme un “champ gravitationnel » qui met en lien ce réseau intersubjectif.

Nous avons eu l’occasion de participer au webinaire « Density and Architecture » organisé dans le cadre de projecting.brussels par @Perpectives Brussels.

Cette séance a été animé autour de plusieurs problématiques: “de quelle ville avons-nous besoin?” Et “l’importance de la notion de densité dans la ville”.

La question du rapport entre densité et qualité architecturale trouve aujourd’hui une actualité nouvelle. Nombreuses villes européennes et notamment Bruxelles partagent l’exigence de densification urbaine qui face à une demande sociale de surfaces toujours plus grandes, doivent densifier leurs centres pour pas perdre d’habitants ou d’emplois. Cela correspond à l’enjeu principale de la qualité architecturale des espaces densifiés car le but c’est “faire de la densité avec de la qualité”, ce qui se traduit par ménager des modalités de programmation en fonction de la conjoncture économique, de manière à être en mesure de promouvoir un développement urbain.  Dans ce processus les représentations sociales de la densité jouent un rôle important car non seulement elles déterminent un’ identité socio-spatiale mais elles fabriquent aussi des nouvelles valeurs sociales dans le développement des manières de produire la ville.  Les représentations sociales de l’espace renvoient aussi à l’architecture, à son impact physique sur l’organisation des villes et aux usages qu’elle provoque ou contraint.

Dans le cadre du webinaire, Era Chen, directeur de @ODA agence d’architecture new-yorkaise nous a partagés la “ligne éditoriale” de son agence à savoir “find a formula to improve the quality of people life”.

Dans cette démarche l’objectif était de souligner l’étroite relation entre densité et qualité de vie. Pour appuyer ces propos il nous a montré plusieurs travaux réalisés par son agence notamment:

  • 98 FRONT
  • 531 AVENUE OF THE AMERICAS
  • 251 1ST STREET

Ses travaux s’inscrivent dans la notion d’appropriation de densité de l’habitat qui correspond à la distances entre l’individu et son espace environnant. Cette notion est composée de différents niveaux :

  1. L’imaginaire collectif de la forme architecturale. Cela correspond aux représentations de l’habitat les plus générales et aux préférences d’habitats valorises socialement. Ce niveau d’appropriation implique le moins la subjectivité́ de l’individu dans son parcours personnel et résidentiel.
  2. Le niveau d’appropriation intermédiaire met en scène l’espace proche et correspond aux perceptions des pratiques collectives, au fonctionnement du quartier. C’est aussi le rapport au voisinage, aux formes de regroupements sociaux qu’impliquent les formes d’habitats du quartier et plus généralement les perceptions des espaces publics.
  3. Le dernier niveau d’appropriation renvoie à la sphère la plus personnelle. Elle est de l’ordre de l’intime et implique le plus fortement l’individu et correspond à l’univers du logement.

Le webinaire nous a permis de constater comment la densité́ qui est un outil au service de la maîtrise urbaine peut aussi en meme temps cadrer la qualité de vie. Elle a comme vocation créer de l’impact et est un des enjeux majeurs de la ville.