Alors que de multiples défis et incertitudes persistent dans le cadre de la pandémie de COVID-19, il est certain que si nous voulons « mieux construire le monde de demain » (et opérer un retour vers les ODD), il nous faut mettre en place des mesures adaptées et mobiliser les ressources financières nécessaires pour les déployer au plus vite à grand échelle.

Afin de construire un monde plus durable, plus équitable et plus vert, les capitaux publics et privés vont devoir s’adresser aux personnes, aux régions du monde et aux économies qui en ont le plus besoin. La situation sanitaire a dévoilé, et continue à exacerber, des inégalités et des injustices profondes, tandis que les données sur le réchauffement climatique montrent que le monde est bien parti pour subir encore longtemps un dérèglement climatique dévastateur.

En réponse à cela, de nombreux États et acteurs financiers de plus en plus centraux dans nos économies appellent à des actions plus ambitieuses, et exigent une intégration plus forte des ODD, notre guide vers un monde durable, dans les décisions d’investissement, dans les secteurs public et privé. Malgré ces appels, les progrès sont lents. L’épargne et l’investissement privés ne s’orientent pas vers le développement durable à une échelle et une vitesse suffisantes. Cette transition continue à être ralentie, tandis qu’un fossé subsiste entre la vision et l’activisme des investisseurs et la solidité des canaux d’investissement, de la capitalisation financière et de la capacité d’exécution.

Cependant, nous sommes également conscients que nous commençons à peine à rapprocher la demande réelle au niveau national et des solutions financières innovantes. A travers le Joint SDG Fund (Fonds commun pour les objectifs de développement durable, en français), le système des Nations unies s’engage à construire des liens et à forger des partenariats, afin de débloquer des capitaux pour financer les ODD. 

COMMENT FAIRE ?

Le Joint SDG Fund des Nations unies verse des subventions afin de stimuler l’obtention d’opportunités de financement des ODD, pour que les pays avancent plus rapidement vers la réalisation de ces objectifs. Les pays reçoivent des subventions afin de démontrer le fonctionnement de leurs modèles d’investissement, ainsi qu’un soutien de la part d’un consortium composé d’agences de l’ONU, de banques de développement et d’investisseurs publics et privés. En plus de ce soutien financier, l’ONU favorise le développement d’un environnement plus propice à un investissement plus efficace dans les ODD au niveau national, tout en donnant aux dirigeants politiques et économiques des différents pays les moyens de faire avancer les choses. Par l’intermédiaire des équipes de pays de l’ONU et de ses partenaires opérant au niveau local, nos subventions soutiennent la réduction des risques financiers et politiques. Nous accordons aussi des financements en parallèle pour soutenir la création d’un écosystème législatif et politique plus large dédié aux investissements, et également assurer un service d’assurance technique.

Nos partenaires gèreront et capitaliseront des fonds à impact social, émettront des obligations thématiques, co-dirigeront des innovations entrepreneuriales, et solliciteront des fonds. Ils mettront en place des moyens pour permettre aux entreprises à vocation sociale d’accélérer leurs démarches. Nous mêlerons à ces investissements des subventions publiques intelligentes, permettant ainsi de réduire les risques liés à l’investissement, et d’introduire de nouveaux produits financiers axés sur les ODD. 

POUR QUOI FAIRE ?

Le Fonds a reçu des propositions de réalisation ou d’amélioration de plans et d’accords de financements mixtes de la part de plus d’une centaine de pays en voie de développement, certains faisant partie des plus pauvres et des plus vulnérables face au changement climatique. Ces projets sont arrivés à l’étape de conception-développement. Convergence Blended Finance, avec le soutien de la Fondation Rockefeller, de Transform Finance, et de l’OCDE, a décidé de sélectionner les idées jugées les plus susceptibles de résister à l’épreuve du temps. Ces propositions ont été choisies en fonction de l’impact visé, du profit (avantage/ bénéfice) recherché, des partenariats préalables, de l’innovation qu’elles permettraient de diffuser (qui pourrait être diffusée) à grande échelle et des capacités opérationnelles démontrées. L’ONU a accordé à ces 28 projets jusqu’à 200 000 USD (environ 165 000 euros) de financement préparatoire et quatre mois pour développer leur concept de départ et parvenir à un projet plus étoffé. Le processus de due diligence du Fonds est en cours, et permettra de décider des zones où il faut investir, pour les 4 à 5 prochaines années, et jusqu’à 10 millions USD par pays (environ 8,5 millions d’euros).

5 GROUPES THÉMATIQUES

Ces projets innovants et ces transactions futures sont répartis en cinq groupes thématiques : 

  • L’AGRICULTURE ET LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE

Le financement de chaînes logistiques agricoles, des prêts aux petits agriculteurs, des vecteurs d’investissement à impact social pour l’industrie agroalimentaire, et une assistance technique pour le développement rural, l’amélioration nutritionnelle, la transition agricole durable. Pays concernés : Angola, Irak, Malawi, Mexique, Sri Lanka, Suriname 

  • BÂTIR UNE INFRASTRUCTURE RÉSILIENTE

Des plans d’investissement dans des systèmes de réseaux d’eau et d’électricité, dans des solutions de financements mixtes pour transformer l’économie, dans la gestion des déchets, l’innovation technologique, et les énergies renouvelables. Pays concernés : Ghana, Libye, Soudan, Ouganda, Uruguay

  • L’ACTION POUR LE CLIMAT

Des solutions de financements verts pour lutter contre le réchauffement climatique et pour améliorer la résilience et la préservation de la nature, des obligations et des sukuks thématiques, des prêts avantageux pour les projets visant à réduire les émissions de dioxyde de carbone et la pollution de l’air. Pays concernés : Cambodge, Égypte, Indonésie, Kazakhstan, Madagascar, Moldavie, Macédoine du Nord, Zimbabwe

  • L’ÉCONOMIE BLEUE

Des solutions de financement pour préserver les ressources marines et les récifs coralliens, tout en proposant des possibilités de revenus aux communautés locales, des services d’aide à l’investissement et des projets pour investir et construire dans l’économie bleue. Pays concernés : Barbade, îles Fidji, Papouasie-Nouvelle-Guinée

  • LA SANTÉ DES PERSONNES 

Les Social impact bonds et l’investissement et la philanthropie à impact social encourageant l’entrepreneuriat féminin, l’accès des communautés rurales aux services de santé, l’amélioration nutritionnelle, et la transition vers une agriculture verte sans cultures de tabac. Pays concernés : Jordanie, Kenya, Rwanda, Zambie

DES GROUPES CONSULTATIFS POUR LES INVESTISSEURS

Chaque groupe thématique doit être en liaison avec un Groupe consultatif pour les investisseurs, composé des meilleures banques, entreprises d’investissement à impact social, fondations, banques de développement et des bureaux de gestion de patrimoine les plus performants. Les groupes auront le rôle d’organes de réflexion, participant à la création d’une réserve de projets pour la réalisation d’un impact social, afin de rendre possible des synergies et des opportunités de co-investissement. Les membres sont invités dans les groupes selon leurs qualités de dirigeant et leur engagement dans le secteur, leur intérêt plus ou moins fort dans les différents thèmes, leur portfolio et leur désir d’accélérer le progrès vers la réalisation des ODD.