C’est une question alarmante. On attend de plus en plus des entreprises privées qu’elles contribuent à résoudre les problèmes sociaux les plus difficiles de notre époque (la santé, la pauvreté et la promotion du développement durable), que ce soit avec ou sans la contribution du gouvernement.


These are pressing questions. Private businesses are increasingly expected to help solve the most challenging social problems of our times — health, poverty, and the promotion of sustainable development — in the absence of, or in conjunction with, government action.

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Les entrepreneurs sociaux peuvent-ils aider à affronter les plus grands problèmes sociétaux sans s’épuiser ? C’est une question alarmante. On attend de plus en plus des entreprises privées qu’elles contribuent à résoudre les problèmes sociaux les plus difficiles de notre époque (la santé, la pauvreté et la promotion du développement durable), que ce soit avec ou sans la contribution du gouvernement. 

D’ailleurs, un bon nombre d’entre elles n’attendent que de pouvoir endosser ce rôle. En effet, selon une enquête récente menée par le cabinet de conseil auprès de plus de 11 000 dirigeants d’entreprises et de responsables RH, près de 80 % des interrogés estiment que « le civisme et l’impact social » sont très importants aujourd’hui.

Mais une entreprise à but lucratif peut-elle réellement résoudre des problèmes sociaux de grande envergure ? Malheureusement, ses objectifs risquent certainement d’entrer en conflit quand elle s’efforce d’aider les plus démunis tout en maintenant sa stabilité commerciale.

L’un des problèmes majeurs des entrepreneurs sociaux est le stress. Lorsqu’ils tentent d’atteindre des objectifs commerciaux tout en aidant la communauté, ces entrepreneurs sont susceptibles d’être submergés par leurs responsabilités trop nombreuses et, par conséquent, d’épuiser leurs propres ressources. Le coût de cet épuisement peut être très lourd, se traduisant par peu de temps consacré à la famille et une mauvaise qualité de sommeil.

Cependant, nous avons constaté que les entrepreneurs sociaux qui jouissent d’une certaine autonomie au travail sont moins exposés à une telle quantité de stress. Lorsqu’ils peuvent organiser leur entreprise de manière à pouvoir déterminer la manière la plus optimale pour aider autrui, ils parviennent à mieux gérer leur surcharge de travail et leur stress. 

Cette autonomie, pourtant primordiale pour pouvoir créer un impact social tout en préservant sa santé mentale et physique, est absente dans la vie de la plupart des entrepreneurs que nous avons interrogés. Cette constatation particulièrement récurrente parmi les nouvelles ou petites entreprises qui se retrouvent souvent dépendantes d’un seul client dont les procédures organisationnelles leurs imposent une manière de travailler bien précise.

La grande question est la suivante : pouvons-nous aider les entrepreneurs sociaux à préserver leur autonomie et à réduire leur stress à un niveau gérable ? Si oui, comment ? La réponse est importante parce que, même si l’on reconnaît l’importance des entreprises sociales dans notre société actuelle, nous encourageons peut-être ces hommes et femmes d’affaires à mettre leur santé en péril.

Bien que nous n’ayons pas encore déterminé les interventions les plus utiles pour prévenir l’épuisement professionnel, nous savons que les dirigeants qui encouragent les initiatives d’entrepreneuriat social devraient être conscients des potentiels effets négatifs qui risquent de toucher leurs employés. Ils devraient également aider les entrepreneurs à organiser leur travail de sorte qu’ils puissent être les plus autonomes possible. 

Les entreprises ne pourront continuer à agir de manière responsable si leurs dirigeants s’épuisent.


Can entrepreneurs help address the society’s biggest challenges — without burning out?

These are pressing questions. Private businesses are increasingly expected to help solve the most challenging social problems of our times — health, poverty, and the promotion of sustainable development — in the absence of, or in conjunction with, government action. And many are eager to step into this role: the consultancy’s recent survey of more than 11,000 business and HR leaders worldwide found that almost 80% say “citizenship and social impact” is very important or important today.

But is it reasonable to expect a for-profit enterprise, and its employees, to address large-scale social problems? Helping those most in need and running a commercially viable business at the same time can create conflicting of goals. 

Stress is a significant problem for social entrepreneurs. When trying to achieve commercial goals and give back to the community at the same time, these entrepreneurs are likely to overload themselves with too many responsibilities and, consequently, deplete their personal resources. The cost of resource depletion can include reduced time with family and poor sleep quality.

However, we found that social entrepreneurs who enjoy a high degree of autonomy at work are less inclined to experience the same levels of stress. When these entrepreneurs can organize their business so they have control over how, where, and when they help others, they are better able to manage any work overload and stress levels. This autonomy is critical for entrepreneurs to create social impact without their mental and physical health plummeting, but is absent in the lives of many in our study. Specifically, new or smaller enterprises often find themselves dependent on a single client whose organizational procedures dictate when, where, and how entrepreneurs work.

The big question is: Can we help all social entrepreneurs safeguard their autonomy and reduce their stress levels to a manageable level? And how? The answer is important because, even as we recognize the importance of of social enterprises in today’s business world, we might be be encouraging entrepreneurs to jeopardize their health.

While we don’t yet explore which specific interventions might be most helpful for preventing burnout, we do know that leaders promoting social entrepreneurship initiatives within should be aware of possible adverse personal consequences for their employees. They should also help entrepreneurs organize their work to permit personal autonomy whenever possible. Social enterprises cannot continue to deliver sustainable impacts if the people running them are exhausted.